ROGER FAULQUES L’homme aux mille vies – Ce livre a eu le prix du CNEAI 2018.

ROGER FAULQUES L’homme aux mille vies – Ce livre a eu le prix du CNEAI 2018.

Auteur : Marc DUPONT

Résumé :

Compte rendu de lecture le 8/01/2018
G.FROGER à Paul LAURENT

Présentation
Portrait bâti par le biographe « Marc DUPONT » qu’il définit d’ailleurs comme « Portrait », à partir d’informations contenues dans :
• les dossiers du service historique de la défense à Vincennes d’une part,
• et de nombreux livres traitant des opérations et de la vie des militaires en Indochine et en Algérie ainsi que des Associations qui ont eu Roger Faulques comme adhérent, d’autre part.
L’Avant-propos définit l’apport de l’auteur. Il dit s’intéresser aux conflits de la décolonisation française et particulièrement à l’opération de « Cao Bang ». Cette dernière est significative et montre le fossé existant entre les décisions d’Etat-Major (éloignés des problèmes) et les exécutants.
L’auteur fait dans cet Avant-propos le portrait d’un combattant d’une intégrité et d’une valeur exceptionnelle attiré par l’idéologie Marxiste (bien qu’il l’ait combattue), comme l’est également de Fontange dit « Le Baron ». (Révolte contre le compromis ou la lâcheté, c’est ce qui fascine ces deux hommes).
La présentation de la vie de Faulques est rapportée depuis sa naissance en Allemagne, dans une famille de militaire. Après avoir participé au groupe de résistance « Pommies », il intègre l’EMIA en 1945 et choisit à sa sortie la Légion Etrangère, régiments dans lesquels il fera toute sa carrière.

Contenu (originalité de l’Histoire)
Au plan historique, de nombreuses pages sont consacrées à la présentation des situations tant politiques que militaires, qui décrivent bien l’intervention opérationnelle.
Le premier séjour de Faulques se passe dans la « plaine des joncs » et montre l’organisateur. C’est une guerre contre des bandes rebelles et la ressemblance correspond plus à une forme de résistance comme celle connue en France pendant l’occupation Allemande.
Le deuxième séjour de Faulques se situe au Tonkin sous influence de la Chine communiste, et correspond à une guerre entre l’Est et l’Ouest. C’est ce qui fait l’objet du plus grand développement du livre. Il montre Faulques en condottière et une remarque de la page 134 définit bien son rôle « il se trouve en grand patron sans le chercher » (note Hélie de Saint Marc dans une autre publication).
Le style est simple et les phrases courtes mettent bien en valeur les situations difficiles, notamment à « Coc Xa » et le côté dramatique des opérations.
L’aspect psychologique de Faulques est bien mis en valeur notamment l’aspect attachement charnel, des hommes qui ont combattus en Indochine, quand il déclare : « Soldats de l’impossible qui ont enterré dans cette terre d’Extrême-Orient leurs illusions de jeunesse et les meilleurs de leurs camarades ».
Ce qui ressort aussi, c’est la méconnaissance de l’adversaire par les Etats-majors de Langson, Hanoï et Saïgon. (Comment peut-on faire des prévisions sur une opération qui se déroule sur la RC4 depuis Saïgon, alors que la topographie du terrain est si différente ?).
Concernant les événements d’Algérie, la mise en valeur de la fonction de Faulques est l’action de contre-guérilla dans la région de Tébessa, Batna, et dans les Aurès.
A Alger, c’est la fonction Officier de Renseignements qui est mise en valeur par l’auteur.
La bataille d’Alger met en lumière le rôle de Faulques dans une fonction d’Etat-major au PC de la division « ARTOIS ».
La crise de Suez, et les années d’aventure montrent un rôle plutôt politique de Faulques.
A la retraite, Faulques déclare dans sa recherche de l’excellence:
« Révolte contre les compromissions et la lâcheté pour être un soldat et non un militaire….
Pour commander, il faut savoir refuser, lorsque l’honneur, la fidélité à la parole donnée sont menacés. »

Conclusion

Le « Portrait » est très bien mis en valeur. On peut regretter un manque de conclusion du livre, bien que l’Avant-propos soit une forme de conclusion dans sa présentation de fin.
Au plan historique, l’apport de l’écrit est incontestable, et montre une facette non partisane des conflits de la 2ème partie du 20ème siècle.
Ce livre a eu le prix du CNEAI 2018.

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