Message du ministre des Anciens Combattants

 Posté le 05/12/2014 à 00:00

Message du Secrétaire d’Etat aux Anciens Combattants à l’occasion de la journée du 5 Décembre

En cette journée nationale, un hommage est rendu aux soldats  » Morts pour la France  » durant la Guerre d’Algérie et les combats du Maroc et de la Tunisie, ainsi qu’aux rapatriés d’Afrique du Nord, aux disparus et populations civiles victimes des massacres et exactions en Algérie et aux victimes civiles des combats du Maroc et de la Tunisie.
En cette journée nous nous souvenons du courage, mais également des souffrances endurées par ceux qui sont  » Morts pour la France « , appelés ou rappelés du contingent, militaires de carrière, membres des forces supplétives ou des forces de l’ordre, mais également des civils morts en Algérie, au Maroc ou en Tunisie et les disparus. Nous nous rappelons également la douleur de leurs familles et de leurs proches.
Il est important de souligner que derrière les chiffres des morts se trouvent des hommes et des femmes, des parcours de vie singuliers faits de joies et de peines mais rassemblés par une même fin tragique en une même région du monde qui connut avec la France le meilleur comme le pire, les liens humains et la fraternité des combats comme les déchirements.
La Guerre d’Algérie, pour prendre le plus tragique de ces déchirements, fit des centaines de milliers de morts et causa le départ vers la métropole de centaines de milliers de rapatriés et de Harkis coupés de leur terre natale par un conflit qu’ils n’avaient pas voulu et dont ils portent la mémoire.
Aujourd’hui, 60 ans après le début de la Guerre d’Algérie, l’heure est à la transmission de cette mémoire mais aussi à la réconciliation. Nous devons tendre la main vers l’Algérie, le Maroc et la Tunisie pour construire une mémoire partagée qui n’oublie rien ni personne, seul gage de paix et d’amitié.
Les jeunes générations doivent garder intacte cette mémoire, la cultiver tout en tissant des liens avec l’autre rive de la mer Méditerranée, ce fantastique berceau de civilisations qui doit surmonter ses conflits pour redevenir le creuset d’une coopération indispensable au XXIe siècle.
C’est le sens du message adressé par le Président de la République François Hollande devant l’Assemblée populaire nationale algérienne en décembre 2012. C’est également le sens des coopérations qui se nouent entre nos deux gouvernements et qui construisent un dialogue nécessaire dans la franchise et la confiance.

Jean-Marc TODESCHINI

Réponse du Président National

Clichy le 15 décembre 2014

Monsieur le Ministre,

Nombreux sont les membres de l’association que je préside qui furent choqués par les termes du message qui fut lu à l’occasion de la commémoration du 5 décembre.

Si nous nous réjouissons de la bonne coopération entre la France et l’Algérie dans les domaines commerciaux, industriels et maintenant dans la lutte contre le terrorisme, il ne peut pas en être de même dans celui de la mémoire. En dépit des efforts de notre pays dans la reconnaissance de nos erreurs, et bien que d’anciens dirigeants comme Ben BELLA aient admis celles de leur pays, l’Algérie du FLN, parti au pouvoir, et le gouvernement qui en émane se refusent à reconnaitre leur responsabilité dans les massacres de nos frères d’armes, les harkis, ainsi que les disparitions encore non élucidées de nos compatriotes perpétrés après le 19 mars 1962, faisant porter tous les torts sur la France.

La mémoire apaisée ne pourra être partagée que lorsque l’Algérie aura consenti à reconnaitre ses responsabilités selon les règles de la réciprocité en vigueur dans les relations bilatérales.

Veuillez agréer, Monsieur le Ministre, l’expression de mes sentiments déférents et dévoués.

Alain de LAJUDIE

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